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Laurent Fabius, à propos de la COP30: "Il y a des responsables qui sont fortement coupables"

Laurent Fabius, à propos de la COP30: "Il y a des responsables qui sont fortement coupables"
L'ancien Premier ministre et président de la COP21, qui s'est tenue il y a 10 ans, estime ce dimanche sur RMC que sans l'Accord de Paris, "la situation serait beaucoup plus catastrophqiue aujourd'hui". À la veille de l'ouverture de la COP30 à Belém, au Brésil, Laurent Fabius pointe du doigt ces "responsables qui ne prennent pas les décisions qu'il faut".

Dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui présidait la COP21 en 2015, pointe du doigt ce dimanche RMC les "responsables" qui sont "coupables', alors que s’ouvre la COP30 à Belém, au Brésil. L’Accord de Paris, signé par 195 pays, visait à maintenir l’augmentation de la température mondiale "bien en dessous de 2°C" et idéalement à la limiter à 1,5°C. Mais cet objectif semble aujourd’hui s’éloigner.

"Heureusement que l’Accord de Paris a existé, sinon la situation du climat serait beaucoup plus catastrophique", souligne Laurent Fabius. "Mais, car il y a un mais, l’Accord de Paris n’est pas respecté par tous. On se retrouve donc aujourd’hui en situation difficile." Selon les dernières projections du GIEC, la planète se dirige vers un réchauffement d’au moins +2,5°C si les trajectoires actuelles ne changent pas.

Alors que les États-Unis de Donald Trump ont annoncé qu’ils n’enverraient pas de délégation de haut niveau à la COP30, Emmanuel Macron a appelé à "convoquer à nouveau l’esprit qui avait présidé à l’Accord de Paris". Le chef de l’État rappelle que ce dernier est devenu "une boussole pour notre action climatique", tout en admettant que "les efforts mondiaux ne sont pas suffisants" pour maintenir la hausse de température sous 1,5°C.

"Il ne s'agit pas de lancer de grandes idées en l'air", insiste le président de la COP21

Pour Laurent Fabius, l’enjeu de la COP30 est clair : "Tout l’objet de cette COP, c’est d’essayer de faire en sorte que les pays qui ne respectent pas les engagements pris à Paris les respectent enfin." Et il insiste sur l’évolution juridique du dossier : "Il y a une décision de la Cour Internationale de Justice : c’est un engagement légal. Les pays peuvent être poursuivis s’ils ne rentrent pas dans les clous."

L’ancien président de la COP21 identifie trois priorités. La première : concrétiser les promesses faites. "Il ne s’agit pas de lancer de grandes idées en l’air qui ne sont jamais réalisées, mais de faire en sorte que les engagements pour limiter l’exploitation du pétrole, du charbon, et développer les énergies renouvelables soient vraiment respectés."

L'intégrale d'Anaïs Matin du dimanche 9 novembre 2025

Ensuite, associer les acteurs locaux et économiques : "On ne peut pas aller vers la décarbonation si les entreprises ne sont pas mises dans le coup." Enfin, combattre la désinformation scientifique : "C’est une réalité qui tue", assène l'ancien président du Conseil constitutionnel.

Laurent Fabius établit un parallèle avec la pandémie : "Rappelez-vous le Covid : en très peu de temps, on est arrivés à mobiliser des dizaines de milliards et on a trouvé un vaccin. Le réchauffement climatique, on est sûrs que si on ne lutte pas contre lui, les conséquences seront encore plus graves, en termes de morts, de dommages économiques et de conditions de vie. Mais on est incapables de trouver les milliards nécessaires parce qu’un certain nombre de gouvernants disent : 'Ce qui m’intéresse, c’est ce qui va se passer dans un mois, pas dans dix ans."

"Il y a aussi des acteurs dans le secteur pétrolier, gazier, qui ne font pas les efforts suffisants. C’est inévitable, cette augmentation. Les responsables qui ne prennent pas les décisions qu’il faut sont très fortement coupables", juge l'ancien ministre.

Il insiste sur la nécessité d’un accompagnement social des politiques climatiques. "Les gens ne sont pas anti-environnement. Ils disent simplement : 'Je veux vivre correctement et que mes enfants vivent correctement'. C’est du bon sens. Et la tâche des dirigeants, c’est précisément ça."

RMC

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